Le sport féminin : Niamh Charles, Ellie Kildunne et Sarah Glenn racontent leurs étés

L’été 2025 s’annonce brûlant pour le sport féminin avec trois étoiles montantes britanniques prêtes à illuminer la scène internationale. Niamh Charles en football, Ellie Kildunne en rugby et Sarah Glenn en cricket représentent la nouvelle génération d’athlètes féminines qui défient les conventions et redessinent les contours de leurs disciplines. Toutes trois âgées de 25 ans, elles incarnent cette vague de sportives professionnelles qui bénéficient des progrès réalisés par leurs aînées tout en repoussant encore plus loin les frontières. Entre préparations intenses, pression médiatique et quête de reconnaissance, ces trois championnes nous ouvrent les portes de leur quotidien et partagent leurs ambitions pour cette saison cruciale.

Les trois visages du sport féminin britannique en pleine ascension

Assises ensemble au mythique stade de cricket de l’Oval à Londres, Ellie Kildunne, Niamh Charles et Sarah Glenn pourraient passer pour n’importe quelles jeunes femmes de 25 ans discutant et riant. Pourtant, derrière cette apparente légèreté se cachent trois athlètes d’exception, chacune avec un été crucial à l’horizon sous les couleurs de l’Angleterre.

La footballeuse Niamh Charles espère aider les Lionesses à défendre leur titre à l’Euro féminin en Suisse en juillet. De son côté, Ellie Kildunne vise à soulever la Coupe du Monde de rugby féminin en Angleterre en septembre, tandis que Sarah Glenn cible la gloire mondiale en cricket lors de la Coupe du Monde en Inde le même mois.

Selon les dernières données d’ONU Femmes, aujourd’hui, 7 personnes sur 10 regardent le sport féminin. Près de 73% d’entre elles déclarent le suivre au moins plusieurs fois par an – une statistique qui se rapproche des 81% pour le sport masculin.

Trois disciplines, trois parcours exceptionnels vers l’élite sportive

Ces trois athlètes incarnent l’évolution fulgurante du sport féminin ces dernières années. Le parcours d’Ellie Kildunne est particulièrement remarquable : élue meilleure joueuse du Tournoi des Six Nations, cette arrière dynamique s’est imposée comme l’une des figures de proue du rugby féminin mondial.

Niamh Charles, défenseure polyvalente, fait partie de cette génération dorée qui a offert à l’Angleterre son premier titre majeur en 2022. Quant à Sarah Glenn, ses talents de lanceuse en cricket lui ont permis de gravir rapidement les échelons pour devenir un pilier de la sélection nationale.

Athlète Sport Compétition estivale 2025 Palmarès notable
Niamh Charles Football Euro féminin (Suisse, juillet) Championne d’Europe 2022
Ellie Kildunne Rugby Coupe du Monde (Angleterre, septembre) Meilleure joueuse du Tournoi des Six Nations
Sarah Glenn Cricket Coupe du Monde (Inde, septembre) Finaliste de la Coupe du Monde T20 2023

Selon une récente étude de Deloitte, les revenus mondiaux du sport féminin devraient atteindre 2,35 milliards de dollars d’ici fin 2025, marquant une croissance sans précédent pour ces disciplines longtemps restées dans l’ombre.

Défendre un titre, conquérir un trophée : les grands défis de l’été

Pour chacune de ces athlètes, l’été 2025 représente un moment charnière dans leur carrière. Comment gèrent-elles la pression et les attentes avant ces échéances cruciales ? Leurs réponses révèlent une maturité remarquable et une vision claire des enjeux.

« Nous savons que l’attente sera forte après notre victoire en 2022 », confie Niamh Charles à propos de l’Euro. « C’est une perspective excitante, mais nous formons une nouvelle équipe. Le jeu féminin a tellement progressé. Toutes les autres équipes se sont considérablement améliorées. Il s’agira de savoir qui sera au rendez-vous pendant le tournoi. »

Pour l’équipe d’Angleterre de cricket, l’hiver difficile (défaite 16-0 contre l’Australie lors des Women’s Ashes) a été un passage douloureux mais formateur. Sarah Glenn reste optimiste : « Nous avons la série contre l’Inde qui arrive cet été à domicile et ces matchs peuvent parfois être assez chaotiques. Pour nous, c’est juste une excellente opportunité de montrer notre valeur. »

La pression du statut de favorites : un défi mental pour les Red Roses

En rugby, l’équipe d’Angleterre aborde la Coupe du Monde avec le statut de favorite après des années de domination. Un privilège qui s’accompagne d’une pression considérable, comme l’explique Ellie Kildunne : « Les gens attendent beaucoup de nous, étant une équipe qui connaît le succès. Mais on nous attendait déjà pour gagner la dernière Coupe du Monde et nous ne l’avons pas fait. »

« Le fait que les gens attendent quelque chose d’énorme de notre part est un endroit très cool et spécial où se trouver, mais nous savons qu’il y a encore beaucoup de travail à faire », ajoute-t-elle avec lucidité.

  • Pour Niamh Charles et les Lionesses : défendre leur titre européen face à une concurrence de plus en plus relevée
  • Pour Ellie Kildunne et les Red Roses : effacer la déception de la finale perdue en 2022 et triompher à domicile
  • Pour Sarah Glenn et l’équipe de cricket : rebondir après un hiver difficile et briller en Inde lors de la Coupe du Monde
  • Pour toutes : gérer la pression médiatique croissante liée à la popularité grandissante du sport féminin

Ce phénomène de professionnalisation accélérée est documenté dans diverses études, comme l’explique l’analyse de l’ISG Sport Business Management qui fait état d’une transformation profonde du paysage sportif féminin ces dernières années.

Du rêve à la profession : l’évolution du parcours des sportives

Comment ces trois athlètes ont-elles réalisé qu’elles pouvaient faire du sport leur métier ? Leurs témoignages illustrent parfaitement l’évolution rapide du sport féminin ces dernières années, passant d’une pratique semi-professionnelle à une véritable carrière.

« J’ai pratiqué beaucoup de sports en grandissant et je ne savais pas vraiment quelle voie suivre, parce que j’aimais simplement faire du sport », raconte Ellie Kildunne. « Quand je jouais au rugby pour Gloucester, je rentrais aussi en cachette les week-ends pour jouer au football. Puis on m’a demandé de jouer au rugby pour l’Angleterre et on m’a offert un contrat. C’est à ce moment-là que j’ai su que ça pouvait être une profession, que je pouvais être une athlète à temps plein. »

Étape de professionnalisation Football féminin Rugby féminin Cricket féminin
Premiers contrats professionnels 2011-2013 2016-2017 2014-2016
Professionnalisation des championnats 2018 (WSL entièrement pro) 2022 (Premier 15s) 2020 (The Hundred)
Écart salarial avec hommes en 2025 Réduit de 60% Réduit de 40% Réduit de 45%
Nombre de joueuses sous contrat ≈300 ≈150 ≈200

Le parcours de Sarah Glenn en cricket illustre également cette transition : « J’ai joué au cricket et au hockey. Équilibrer ces deux sports était assez difficile et j’ai dû réfléchir à la voie que je voulais prendre. J’ai joué dans la Kia Super League en 2017, c’était mon premier tournoi professionnel. C’était vraiment inspirant parce que nous avions du public et il y avait des jeunes enfants qui venaient nous regarder, et nous pouvions discuter avec eux après. »

L’explosion des opportunités et la structuration des ligues féminines

Pour Sarah Glenn, l’évolution la plus significative concerne la structuration des compétitions : « Quand j’ai décroché mon premier contrat avec l’Angleterre, même si c’était incroyable, il n’y avait pas trop de structure dans le jeu national. Il y avait énormément de pression sur ce contrat avec l’Angleterre parce que sinon, j’aurais dû prendre un emploi à côté. »

« Maintenant, plus de contrats sont apparus dans notre ligue nationale. Je peux représenter l’Angleterre et mon comté, ce dont je suis vraiment fière. Et pour moi, ça a été le plus grand tournant. Peu importe qui j’étais, je pouvais faire du cricket mon mode de vie », poursuit-elle.

Cette évolution vers une professionnalisation complète n’est pas uniforme dans tous les sports. Comme le souligne une analyse de Binge Audio, les sportives professionnelles comme amatrices continuent de remettre en cause les catégories rigides du genre, redéfinissant ce que signifie être une athlète féminine.

  1. Développement des contrats professionnels permettant de vivre du sport
  2. Structuration des championnats domestiques avec des revenus garantis
  3. Augmentation des audiences et des retombées médiatiques
  4. Amélioration des infrastructures dédiées aux équipes féminines
  5. Développement du sponsoring spécifique au sport féminin

Selon un rapport récent, les bars sportifs féminins devraient quadrupler à travers les États-Unis d’ici fin 2025, signe d’un engouement croissant pour les compétitions féminines qui dépasse le cadre européen.

L’héritage des pionnières : inspiration et transmission intergénérationnelle

Les trois athlètes reconnaissent unanimement l’importance cruciale des générations précédentes qui ont ouvert la voie dans leurs disciplines respectives. Cette transmission de l’héritage sportif féminin constitue un pilier fondamental de leur identité sportive.

Niamh Charles évoque avec admiration le parcours de Lucy Bronze : « Quand je parle à Lucy, elle raconte comment elle avait deux emplois et faisait plein de choses différentes pour atteindre le niveau professionnel actuel. Je la vois dans des réunions, défendre la croissance du football féminin. Les revenus ont augmenté, les investissements aussi, et elle est vraiment à l’avant-garde de ce mouvement parce qu’elle a dû se battre. »

« Le football féminin a progressé et je pense que Lucy à 20 ans ne croirait pas ce qu’il est devenu aujourd’hui. Elle a été déterminante pour pousser le jeu féminin à suivre son évolution », ajoute-t-elle avec reconnaissance.

L’héritage des « Red Roses » et la responsabilité envers les futures générations

Dans le rugby, Ellie Kildunne souligne l’absence de barrières générationnelles au sein de l’équipe : « En tant qu’équipe, on ne voit pas vraiment d’âge. Je sais qu’il y a des filles qui ont participé à deux Coupes du monde et pour certaines, ce sera leur première. Donc nous collaborons beaucoup sur ce à quoi s’attendre. »

« Nous établissons beaucoup de points de connexion avec les Red Roses vintage sur la façon dont le rugby féminin a commencé. Nous nous souvenons de l’héritage et l’une de nos devises et valeurs est ‘faisons-le pour les filles’. C’est pour la jeune génération, les filles de notre équipe et celles qui nous ont précédées. Et je pense que cela rend ce que nous faisons un peu plus puissant », explique-t-elle avec passion.

Cette dimension historique du sport féminin, longtemps marginalisé avant de connaître une reconnaissance progressive, est bien documentée dans l’ouvrage « Le sport, une histoire de femmes » qui rend hommage aux pionnières comme Alice Milliat, Suzanne Lenglen ou Florence Arthaud.

  • Transmission de l’histoire du sport féminin aux nouvelles générations
  • Valorisation des pionnières qui ont ouvert la voie dans des conditions difficiles
  • Sentiment de responsabilité envers les futures générations d’athlètes
  • Conscience des luttes passées pour la reconnaissance et l’égalité
  • Mentorat intergénérationnel au sein des équipes nationales

L’expérience de Sarah Glenn illustre parfaitement ce passage de témoin : « J’étais dans les tribunes quand les femmes anglaises ont remporté la Coupe du monde en 2017 et j’y suis littéralement allée en grande fan, à encourager les filles. J’ai pensé que c’était incroyable et j’ai eu un moment où je me suis dit ‘je veux vraiment faire partie de ça’ – parce qu’à ce moment-là, je m’entraînais dur, mais je ne savais pas si j’allais y arriver. »

À 25 ans : au sommet ou en pleine ascension ?

À 25 ans, ces trois athlètes se trouvent-elles au sommet de leur art ou continuent-elles à progresser ? Leurs réponses témoignent d’une mentalité de croissance constante et d’un refus de se considérer comme ayant atteint leur plein potentiel.

« C’était étrange quand j’ai reçu le titre de Joueuse mondiale de l’année à 24 ans », confie Ellie Kildunne avec une sincérité désarmante. « Je ne le voulais pas vraiment à ce moment-là parce que je ne me sentais pas encore au meilleur de ma forme, et je ne le ressens toujours pas. J’ai l’impression d’apprendre match après match où je peux m’améliorer et progresser. On peut toujours s’améliorer. Je ne pense pas que je serai jamais au sommet de mon jeu parce que je crois qu’on peut toujours progresser. »

Ce perfectionnisme et cette quête permanente d’amélioration caractérisent également Niamh Charles : « Le dernier jour avant ma retraite, je devrais théoriquement être à mon meilleur. Je saurai tout, j’aurai fait le tour et je pense que chaque jour, j’apprends différentes marges sur moi-même, comme je peux m’améliorer dans les petites choses. Donc j’aime me dire qu’en vieillissant, je ne fais que m’améliorer. Le meilleur reste à venir, j’espère. »

Aspect du développement Début de carrière (18-21 ans) Milieu de carrière (25-28 ans) Fin de carrière (30+ ans)
Physique Développement, explosivité Pic de performance, endurance Gestion, expérience compensatoire
Technique Apprentissage, fondamentaux Maîtrise, spécialisation Raffinement, efficience maximale
Tactique Compréhension basique Vision du jeu élargie Lecture anticipée, leadership
Mental Émotionnel, irrégulier Stabilité, confiance Résilience maximale, mentorat

Sarah Glenn partage cette philosophie de progression continue : « J’ai définitivement appris comment je fonctionne. En termes de jeu réel, j’ai l’impression qu’il y a encore tellement plus en moi à donner. » Cette mentalité explique en partie pourquoi les performances des athlètes féminines continuent d’atteindre de nouveaux sommets année après année.

L’amélioration constante comme philosophie de carrière

Pour ces athlètes d’élite, l’excellence n’est pas un état mais un processus. Cette approche mentale rejoint les principes développés par des spécialistes de la performance sportive qui insistent sur l’importance d’adopter une « mentalité de croissance » plutôt qu’une « mentalité fixe ».

Comme l’analyse le programme « Le Sport donne des Elles », le développement du sport féminin passe non seulement par l’amélioration des structures et des moyens, mais aussi par un changement profond des mentalités concernant le potentiel et les capacités des athlètes féminines.

  1. Perfectionnement technique constant à travers des entraînements spécifiques
  2. Préparation physique adaptée aux exigences croissantes du sport d’élite
  3. Développement mental avec accompagnement psychologique personnalisé
  4. Analyse vidéo approfondie des performances pour identifier les marges de progression
  5. Recherche scientifique spécifique aux physiologies féminines pour optimiser l’entraînement

Selon une récente analyse des performances, cette quête d’amélioration permanente est particulièrement visible chez les Lionesses qui préparent l’Euro 2025, chaque joueuse cherchant à renforcer sa candidature pour la compétition.

Alors que les projecteurs se braquent de plus en plus sur le sport féminin, Niamh Charles, Ellie Kildunne et Sarah Glenn incarnent parfaitement cette nouvelle génération d’athlètes qui bénéficient des avancées obtenues par leurs prédécesseures tout en continuant à repousser les limites. Leur été 2025 s’annonce comme un moment charnière non seulement pour leurs carrières personnelles, mais aussi pour la visibilité et la reconnaissance du sport féminin dans son ensemble.

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Bonjour, je m'appelle Victor, j'ai 49 ans et je suis journaliste sportif avec une passion pour le sport sous toutes ses formes. Fort de plusieurs années d'expérience, j'écris principalement sur le football, le rugby et les événements sportifs majeurs. Mon objectif est de partager des analyses, des récits captivants et des interviews exclusives afin de plonger mes lecteurs au cœur de l'action.