découvrez l'importance d'aborder les questions liées aux règles, à la poitrine et aux blessures dans le sport féminin. cet article met en lumière les défis uniques auxquels les femmes athlètes font face et propose des solutions pour améliorer leur performance et leur confort.

Sport féminin : l’importance d’aborder les règles, la poitrine et les blessures

La révolution dans le sport féminin va bien au-delà des exploits sur le terrain! Alors que les projecteurs s’intensifient sur les performances des athlètes féminines, une autre transformation majeure s’opère en coulisses: la science rattrape enfin son retard concernant la physiologie féminine dans le sport. Fini le temps où les sportives n’étaient considérées que comme des « mini-hommes »! Des équipes de chercheurs analysent désormais comment les menstruations affectent les performances, pourquoi un bon soutien-gorge peut transformer une course, ou encore les raisons pour lesquelles certaines blessures touchent davantage les femmes. En 2025, le tabou recule enfin face à l’évidence: pour que le sport féminin atteigne son plein potentiel, il faut parler ouvertement de ces spécificités longtemps ignorées.

Les menstruations dans le sport: briser le tabou pour optimiser les performances

Pendant des décennies, les règles sont restées un sujet tabou dans les vestiaires féminins. Pourtant, elles affectent directement les performances sportives de millions d’athlètes chaque mois. Les témoignages se multiplient à tous les niveaux de compétition, et les études scientifiques commencent enfin à s’intéresser sérieusement à cette question cruciale.

Calli Hauger-Thackery, coureuse de fond olympique, ne mâche pas ses mots: « C’est encore tellement tabou et ça ne devrait pas l’être, parce qu’on galère vraiment avec ça ». Elle décrit une sensation de « jambes lourdes » et l’impression de « courir dans la boue » durant certaines phases de son cycle. Une réalité que des millions de sportives reconnaîtront, des débutantes aux championnes.

  • Fatigue accrue et sensation de lourdeur dans les jours précédant les règles
  • Douleurs abdominales pouvant affecter la technique et la concentration
  • Anxiété liée à la peur des fuites lors des compétitions importantes
  • Impact variable sur l’endurance et la force selon les individus

La professeure Kirsty Elliott-Sale, spécialiste en endocrinologie féminine à l’Université métropolitaine de Manchester, nuance toutefois: « Des records du monde, des médailles et des compétitions ont été gagnés et perdus à chaque jour du cycle menstruel ». L’exemple le plus emblématique reste celui de Paula Radcliffe, qui a battu le record du monde du marathon en 2002 alors qu’elle souffrait de crampes menstruelles!

Phase du cycle Caractéristiques physiologiques Conseils pour l’entraînement
Phase folliculaire (début) Niveaux d’énergie plus stables Période favorable pour l’intensité et les nouveaux défis
Phase d’ovulation Pic d’œstrogène, légère augmentation de la laxité ligamentaire Attention particulière aux exercices à fort impact
Phase lutéale Augmentation de la température corporelle, fatigue possible Privilégier l’endurance et ajuster l’hydratation
Menstruations Douleurs variables selon les individus Adapter l’intensité selon les symptômes, ne pas s’arrêter complètement

Les équipes comme les Sale Sharks Women (rugby) intègrent désormais ces connaissances dans leur préparation. Katy Daley-McLean, ancienne capitaine de l’équipe d’Angleterre, explique: « On aborde ouvertement la question et on met en place des stratégies, comme prendre de l’ibuprofène trois jours avant les règles plutôt que de se dire qu’on ne peut rien y faire ».

Les applications de suivi menstruel: nouvel outil stratégique pour les athlètes

Si Calli Hauger-Thackery « vit » avec son application de suivi de cycle, elle n’est pas la seule. Les trackers menstruels sont devenus des outils stratégiques pour de nombreuses équipes féminines professionnelles. Ces applications permettent non seulement d’anticiper les périodes potentiellement plus difficiles, mais aussi d’adapter l’entraînement en fonction des différentes phases du cycle.

Les témoignages d’athlètes de haut niveau montrent qu’il ne s’agit pas d’une question marginale: c’est une préoccupation quotidienne qui peut avoir un impact majeur sur les performances. L’équipe de France féminine de football utilise depuis 2023 un suivi personnalisé pour chaque joueuse, intégrant données menstruelles et planification des entraînements.

Les revenus du sport féminin devraient atteindre 23,5 milliards de dollars d’ici fin 2025 selon Deloitte, une croissance qui s’accompagne enfin d’investissements dans la recherche spécifique aux besoins des sportives.

  • Personnalisation de l’intensité d’entraînement selon les phases du cycle
  • Adaptation de la nutrition pour compenser les variations hormonales
  • Planification stratégique des compétitions importantes
  • Meilleure gestion des symptômes prémenstruels pour les athlètes sensibles

La biomécanique mammaire: quand le soutien-gorge devient équipement de performance

Souvenez-vous de ce moment iconique lors de la finale de l’Euro 2022: Chloe Kelly marque le but victorieux contre l’Allemagne et, dans l’euphorie, enlève son maillot, révélant son soutien-gorge de sport. Ce qui aurait pu n’être qu’une célébration spontanée est devenu un symbole puissant – et un coup de projecteur sur l’importance cruciale de cet équipement trop longtemps considéré comme secondaire.

La professeure Joanna Wakefield-Scurr, surnommée « la Professeure des Soutiens-gorge » de l’Université de Portsmouth, a équipé cette même Chloe Kelly. Ses recherches révèlent des données stupéfiantes: les seins peuvent rebondir en moyenne 11 000 fois durant un match de football! Sans un soutien adéquat, chaque rebond peut atteindre 8 cm, avec une force équivalente à 5G – comparable à ce que ressent un pilote de Formule 1.

Les expériences en laboratoire, utilisant des capteurs de mouvement placés sur la poitrine, ont démontré comment cette masse de tissus en mouvement modifie la mécanique du reste du corps et, par conséquent, la performance sportive.

Impact d’un soutien inadéquat Conséquence sur la performance Solution
Restriction des mouvements du haut du corps Modification de la position du bassin Soutien-gorge adapté à la morphologie et à l’activité
Réduction de l’amplitude des foulées Perte de 4 cm par foulée (équivalent à 1,6 km sur un marathon) Équipement testant la compression et le maintien
Étirement des structures internes du sein Dommages permanents aux tissus mammaires Prévention plutôt que réparation (impossible)
Douleurs et inconfort Baisse de motivation et plaisir dans la pratique Tests de différents modèles pour trouver le confort optimal

« Pour certaines femmes, les seins peuvent être assez lourds, et si ce poids bouge, cela peut modifier le mouvement du torse et même la quantité de force exercée au sol », explique la professeure Wakefield-Scurr. C’est pourquoi les soutiens-gorge de sport ne sont pas simplement une question de confort ou de mode, mais de véritables équipements techniques de performance.

L’évolution des équipements adaptés aux morphologies féminines

L’année 2025 marque un tournant dans la conception d’équipements sportifs spécifiquement développés pour les femmes. Fini le temps des équipements masculins simplement réduits en taille! Les grandes marques sportives ont enfin compris que la morphologie féminine nécessite des équipements pensés différemment.

Les bars sportifs féminins, ces établissements dédiés au visionnage d’événements sportifs féminins, devraient quadrupler aux États-Unis d’ici fin 2025. Cette visibilité accrue s’accompagne d’une demande pour des équipements adaptés, du soutien-gorge de sport aux chaussures conçues pour les pieds féminins (généralement plus étroits au talon et plus larges à l’avant).

  • Soutiens-gorge de sport avec systèmes d’ajustement précis par activité
  • Chaussures tenant compte des différences morphologiques féminines
  • Vêtements de compression adaptés aux variations hormonales
  • Protections menstruelles intégrées aux shorts et cuissards

Les investissements dans ce secteur explosent, avec une prise de conscience que les moments sportifs marquants féminins méritent des équipements à la hauteur. C’est aussi une question de santé à long terme: les structures internes du sein, une fois étirées, ne retrouvent jamais leur état initial. « Il s’agit de prévention plutôt que de remède », insiste la professeure Wakefield-Scurr.

Les blessures spécifiques: comprendre et prévenir les risques accrus chez les sportives

L’une des découvertes les plus significatives de ces dernières années concerne la différence de susceptibilité à certaines blessures entre hommes et femmes. Au premier rang de ces préoccupations: les lésions du ligament croisé antérieur (LCA), cette structure essentielle du genou qui relie les parties supérieure et inférieure de la jambe.

Les chiffres sont éloquents: le risque de blessure au LCA est trois à huit fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes, selon les sports. Plus inquiétant encore, ces blessures, qui nécessitent généralement un an de rééducation, sont de plus en plus fréquentes, comme le souligne le Dr Thomas Dos’Santos, chercheur en biomécanique sportive à l’Université métropolitaine de Manchester.

L’explication n’est pas simple et combine plusieurs facteurs. D’une part, des différences anatomiques: des hanches plus larges chez les femmes modifient l’angle de connexion entre le fémur et le tibia au niveau du genou, ce qui peut augmenter le risque. D’autre part, le LCA est légèrement plus petit chez les femmes, ce qui le rend potentiellement plus vulnérable.

Facteurs de risque Impact sur le risque de blessure Stratégies de prévention
Anatomie (angle Q plus important) Augmentation des forces de cisaillement au genou Entraînement spécifique de stabilisation
Fluctuations hormonales Possible augmentation de la laxité ligamentaire Adaptation de l’intensité selon les phases du cycle
Différences neuromusculaires Patterns d’atterrissage et de pivotement à risque Exercices proprioceptifs et correction technique
Moindre force musculaire relative Support insuffisant des articulations Renforcement musculaire ciblé (ischio-jambiers, quadriceps)

Les changements hormonaux sont également scrutés. Une étude sponsorisée par la FIFA examine notamment comment des niveaux élevés d’œstrogène avant l’ovulation pourraient modifier les propriétés des ligaments, les rendant plus élastiques et potentiellement plus vulnérables.

Pourtant, le Dr Dos’Santos insiste: il serait réducteur de ne considérer que les aspects anatomiques. « Les femmes ne bénéficient toujours pas de la même qualité de soutien et d’entraînement en force que les hommes », rappelle-t-il. La preuve? Dans le ballet, où les danseurs et danseuses reçoivent une formation technique équivalente, « les taux d’incidence sont pratiquement identiques entre hommes et femmes ».

Des programmes de prévention adaptés aux spécificités féminines

Face à ces risques identifiés, la recherche s’intensifie pour développer des programmes de prévention spécifiques. Ces approches tentent d’enseigner aux athlètes féminines des techniques de mouvement différentes, notamment lors des atterrissages et des changements de direction rapides, moments où le LCA est particulièrement sollicité.

Cependant, comme le souligne le Dr Dos’Santos, il existe un équilibre délicat à trouver: « On ne peut pas les envelopper dans du coton et leur dire d’éviter de faire du sport. Ce que nous devons faire, c’est nous assurer qu’elles sont suffisamment fortes pour tolérer ces charges. » En effet, certaines techniques qui sollicitent le LCA – comme baisser l’épaule pour feinter un défenseur avant de partir dans une autre direction – sont essentielles dans des sports comme le football.

  • Programmes d’échauffement neuromusculaire spécifiques (type FIFA 11+)
  • Renforcement ciblé des muscles stabilisateurs du genou
  • Entraînement à la proprioception et à la conscience corporelle
  • Techniques de changement de direction et d’atterrissage plus sécuritaires

L’expérience de Katy Daley-McLean avec l’équipe féminine des Sale Sharks illustre parfaitement l’évolution des mentalités. Lorsqu’elle a obtenu sa première sélection en 2007, elle se souvient que toutes les hypothèses concernant les performances de son corps étaient basées sur des données provenant de joueurs de rugby masculins. « On était littéralement traitées comme des mini-hommes », se rappelle-t-elle.

En 2025, l’optimisation de l’activité physique pendant le cycle menstruel et la prévention des blessures spécifiques sont devenues des priorités pour de nombreuses équipes féminines professionnelles. Cette évolution est non seulement bénéfique pour les performances au plus haut niveau, mais contribue également à maintenir plus de femmes dans la pratique sportive à tous les niveaux.

L’impact de la libération de la parole sur la participation féminine dans le sport

La prise en compte des spécificités féminines dans le sport ne se limite pas à améliorer les performances des championnes. Elle a des répercussions profondes sur la participation des femmes et des filles à tous les niveaux de pratique. Car les tabous autour des règles, de la poitrine ou des blessures spécifiques ont longtemps constitué des barrières invisibles à l’engagement sportif féminin.

Katy Daley-McLean, l’ancienne capitaine de l’équipe d’Angleterre de rugby, résume parfaitement l’enjeu: « C’est génial, c’est quelque chose à célébrer, car si l’on regarde les statistiques, l’une des principales raisons pour lesquelles les jeunes filles abandonnent le sport est l’image corporelle, les règles et le fait de ne pas avoir un soutien-gorge de sport adapté, ce qui est si facilement résolu. »

Les chiffres lui donnent raison: selon une étude de Women in Sport réalisée en 2024, 72% des adolescentes qui abandonnent une activité sportive citent des préoccupations liées à leur corps ou à leurs règles parmi les raisons principales. Un gâchis considérable de talents potentiels!

Barrière à la pratique Impact sur la participation Solutions mises en œuvre
Peur des fuites menstruelles Absentéisme lors des règles (jusqu’à 5 jours/mois) Accès facilité aux protections, shorts foncés autorisés
Inconfort mammaire Abandon progressif des sports à impact Programmes d’éducation, soutiens-gorge adaptés accessibles
Crainte des blessures « féminines » Évitement des sports de contact/pivot Programmes de prévention dès le plus jeune âge
Manque d’information adaptée Pratiques inadaptées au cycle menstruel Formation des entraîneurs aux spécificités féminines

L’initiative « La Lancée« , lancée en 2023 et poursuivie en 2025, vise spécifiquement à encourager les filles à bouger pendant leurs règles. Le programme combine éducation, accès aux protections hygiéniques dans les vestiaires, et formation des encadrants sportifs pour créer un environnement bienveillant.

Les résultats sont encourageants: dans les clubs pilotes, l’absentéisme féminin a diminué de 32% et le taux de rétention des adolescentes a augmenté de 28% sur deux ans. Une preuve que briser ces tabous peut réellement transformer les temps forts sportifs accessibles aux femmes.

L’importance des modèles et de la médiatisation des spécificités féminines

Si aujourd’hui des athlètes de renom comme l’équipe anglaise de football, les joueuses de tennis du circuit WTA ou les athlètes olympiques parlent ouvertement de leurs cycles menstruels, de leur poitrine ou de leurs blessures spécifiques, c’est une révolution récente qui porte déjà ses fruits.

Ces championnes, en brisant les tabous, ouvrent la voie à des millions de pratiquantes. Comme le souligne l’INSEP dans sa publication « Sportives de haut niveau : Les cycles, les règles, la contraception et la performance« , la parole se libère enfin sur ces sujets longtemps considérés comme relevant strictement de la sphère privée.

  • Témoignages de championnes sur leur gestion des règles en compétition
  • Partage d’expériences sur les choix de soutiens-gorge adaptés
  • Documentation des parcours de rééducation après blessures spécifiques
  • Discussions ouvertes sur l’adaptation de l’entraînement au cycle hormonal

L’Euro féminin 2025, qui s’annonce comme un événement spectaculaire, pourrait marquer un tournant dans cette médiatisation. Pour la première fois, les diffuseurs prévoient des segments éducatifs sur les spécificités physiologiques des joueuses, normalisant ainsi ces conversations auprès du grand public.

Même les applications de fitness comme FizzUp intègrent désormais des recommandations adaptées aux différentes phases du cycle menstruel, démocratisant ces connaissances auprès d’un public plus large. Une évolution nécessaire pour que le sport féminin continue sa progression fulgurante, tant en termes de performances que de popularité.

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Bonjour, je m'appelle Victor, j'ai 49 ans et je suis journaliste sportif avec une passion pour le sport sous toutes ses formes. Fort de plusieurs années d'expérience, j'écris principalement sur le football, le rugby et les événements sportifs majeurs. Mon objectif est de partager des analyses, des récits captivants et des interviews exclusives afin de plonger mes lecteurs au cœur de l'action.