L’équipe d’Angleterre féminine a écrit une nouvelle page de son histoire footballistique à l’Euro 2025, dans un parcours qui ferait pâlir d’envie les scénaristes hollywoodiens. Les Lionesses ont enchaîné les retournements de situation spectaculaires, frôlant l’élimination à plusieurs reprises avant de s’extraire miraculeusement des griffes de l’adversité. Défaite inaugurale, remontées folles, tirs au but dramatiques et but victorieux à la dernière seconde : tous les ingrédients d’un thriller sportif sont réunis. « Nous allons faire un film un jour ! Eh bien, c’est déjà un film, mon Dieu, c’est incroyable, » s’est exclamée leur sélectionneuse Sarina Wiegman après la qualification pour une troisième finale consécutive dans un tournoi majeur.
De la crise pré-tournoi au scénario de blockbuster : le chemin semé d’embûches des Anglaises
Avant même le premier coup de sifflet en Suisse, l’équipe d’Angleterre semblait condamnée à vivre un tournoi compliqué. Le départ surprise de trois joueuses majeures – la gardienne Mary Earps, la milieu Fran Kirby et la capitaine Millie Bright – a créé un vide de 217 sélections d’expérience internationale. Un déficit qui aurait pu être fatal à n’importe quelle équipe.
Les experts doutaient ouvertement de la capacité des Lionesses à défendre leur titre dans ces conditions. La sélectionneuse Sarina Wiegman a dû assurer publiquement qu’il n’y avait « pas de crise » malgré ces défections en cascade. Un parcours semé d’embûches qui rappelle celui de nombreux athlètes ayant dû surmonter des obstacles majeurs pour atteindre leurs objectifs.
- Retrait surprise de Mary Earps (gardienne titulaire)
- Retraite internationale de Fran Kirby (milieu expérimentée)
- Défection de Millie Bright (capitaine de la Coupe du Monde 2023)
- Hannah Hampton comme seule gardienne expérimentée dans le groupe
- Perte de leadership et d’expérience au sein de l’équipe
La phase de groupes : entre désillusion et renaissance spectaculaire
Le tirage au sort n’avait pas épargné les Anglaises, placées dans le groupe de la mort avec la France, les Pays-Bas et le Pays de Galles. Le démarrage catastrophique contre les Françaises (défaite 2-1) a immédiatement placé les championnes en titre au bord du précipice. Wiegman n’a pas mâché ses mots après cette performance, déclarant que son équipe avait été « malmenée sur tout le terrain » et semblait « ne jamais avoir joué ensemble ».
Face aux Pays-Bas, il s’agissait déjà d’un match à élimination directe. La réponse des Lionesses fut cinglante avec une victoire éclatante 4-0 qui a relancé leur tournoi. Lauren James, étincelante avec un doublé, a incarné cette résurrection collective. La démonstration s’est poursuivie contre le Pays de Galles (6-1), confirmant que l’Angleterre avait retrouvé son mordant offensif.
Match | Adversaire | Résultat | Point tournant |
---|---|---|---|
Match 1 | France | Défaite 2-1 | Défense dépassée, équipe désorganisée |
Match 2 | Pays-Bas | Victoire 4-0 | Doublé de Lauren James, ajustements tactiques |
Match 3 | Pays de Galles | Victoire 6-1 | Démonstration offensive, confiance retrouvée |
Des quarts de finale aux allures de thriller : la remontada face à la Suède
Le parcours des Anglaises dans le tableau final s’annonçait périlleux, mais elles semblaient au moins avoir évité l’Allemagne et l’Espagne. Pourtant, le quart de finale contre la Suède a rapidement tourné au cauchemar. Menées 2-0 après seulement 25 minutes, les Lionesses paraissaient condamnées à une élimination prématurée.
Ce qui s’est produit ensuite relève du domaine de l’extraordinaire. Lucy Bronze et la jeune Michelle Agyemang (19 ans) ont inscrit deux buts dans les onze dernières minutes, forçant la prolongation dans une ambiance électrique. L’Angleterre est ainsi devenue la première équipe de l’histoire des Euros féminins à se qualifier après avoir été menée de deux buts.
- Déficit de 2-0 après 25 minutes de jeu
- But de Lucy Bronze à la 79e minute (2-1)
- Égalisation d’Agyemang à la 89e minute (2-2)
- Une séance de tirs au but chaotique avec 4 penaltys anglais manqués
- Qualification miraculeuse malgré tout
La séance de tirs au but qui a suivi restera dans les annales pour son intensité dramatique. Les Anglaises ont manqué quatre tentatives, mais se sont qualifiées malgré tout, grâce aux erreurs encore plus nombreuses des Suédoises. Un scénario digne des meilleures productions hollywoodiennes où le suspense est maintenu jusqu’à la dernière seconde.
L’unité face à l’adversité : le cas Jess Carter et la solidarité de l’équipe
À deux jours de la demi-finale contre l’Italie, un nouvel obstacle est venu perturber la préparation des Anglaises. La défenseuse Jess Carter a révélé avoir été victime d’insultes racistes pendant le tournoi, une situation qui aurait pu fragiliser le groupe à un moment critique.
La réaction de l’équipe a été exemplaire, avec un communiqué commun et une décision symbolique d’arrêter de poser le genou à terre avant les matchs pour « trouver une autre façon de lutter contre le racisme ». Wiegman a soutenu ce choix, estimant que le geste n’avait plus « l’impact souhaité ».
Adversité rencontrée | Réaction de l’équipe | Impact sur le tournoi |
---|---|---|
Retraites/Absences avant le tournoi | Reconstruction autour de nouvelles leaders | Départ difficile mais adaptation progressive |
Défaite inaugurale vs France | Ajustements tactiques majeurs | Rebond spectaculaire contre Pays-Bas et Galles |
Déficit 2-0 vs Suède | Résilience mentale extraordinaire | Remontée historique et qualification |
Racisme contre Jess Carter | Solidarité collective, déclaration commune | Renforcement de la cohésion d’équipe |
Le soutien des fans s’est manifesté lors de la demi-finale, avec des applaudissements nourris à la 16e minute (son numéro de maillot) pour Carter, restée sur le banc pour ce match. Cette capacité à surmonter les obstacles collectivement est devenue la marque de fabrique de cette équipe d’Angleterre.
La demi-finale contre l’Italie : quand l’impossible devient réalité
Face à l’Italie en demi-finale, l’Angleterre partait largement favorite. Mais le football a cette faculté de déjouer les pronostics les plus solides. Les Italiennes, 8e au classement FIFA et absentes du dernier carré depuis 1997, ont pris l’avantage grâce à Barbara Bonansea en première période.
À mesure que le temps s’écoulait, le rêve d’une troisième finale consécutive semblait s’évanouir pour les Lionesses. La gardienne Hannah Hampton a maintenu son équipe en vie avec un double arrêt miraculeux qui aurait pu sceller le sort du match à 2-0. Une intervention qui s’est avérée cruciale pour la suite des événements.
- Ouverture du score italienne par Bonansea en première mi-temps
- Double arrêt décisif d’Hampton pour rester à 1-0
- Égalisation d’Agyemang à la 95:01 (record du but le plus tardif en temps réglementaire)
- But victorieux de Chloe Kelly à la 119e minute (record du but le plus tardif de l’histoire des Euros)
- Deuxième remontée consécutive dans les derniers instants
Alors que le match semblait perdu, Wiegman a fait ce qu’elle fait de mieux : des changements décisifs qui ont transformé le scénario du match. Michelle Agyemang, déjà héroïne contre la Suède, a égalisé à la cinquième minute du temps additionnel (95:01), établissant un nouveau record du but le plus tardif en temps réglementaire dans l’histoire des Euros féminins.
Chloe Kelly, l’héroïne récidiviste au bout du suspense
En prolongation, le drame s’est encore intensifié. Chloe Kelly, déjà buteuse décisive en finale de l’Euro 2022, a vu son corner direct frapper le filet extérieur, puis son penalty repoussé par la gardienne italienne. Mais la N°9 anglaise a réagi plus vite que tout le monde pour pousser le ballon au fond des filets à la 119e minute.
Un but inscrit à la 119e minute qui constitue le but le plus tardif de l’histoire des Euros féminins. Sa célébration, faisant signe à la foule de « se calmer », a montré tout le sang-froid de cette joueuse dans les moments décisifs. Un geste qui rappelle celui des grands attaquants habitués à écrire les scénarios les plus fous de l’histoire du football.
Joueuse | Contribution décisive | Moment clé | Impact sur le parcours |
---|---|---|---|
Lauren James | Doublé vs Pays-Bas | Match crucial du groupe | Relance du tournoi après la défaite initiale |
Hannah Hampton | Double arrêt vs Italie | Score de 1-0, deuxième période | Empêche le 2-0 qui aurait éliminé l’Angleterre |
Michelle Agyemang | Buts tardifs vs Suède et Italie | Dernières minutes du temps réglementaire | Arrache l’égalisation in extremis à deux reprises |
Chloe Kelly | But victorieux vs Italie | 119e minute de la prolongation | Qualification pour la finale dans les derniers instants |
Wiegman a résumé le sentiment général après ce nouveau miracle : « À la 88e minute, je me suis dit ‘nous devons marquer maintenant sinon nous aurons un problème et nous devrons rentrer à la maison demain.’ Puis j’ai vu que nous avions sept minutes de temps additionnel et que nous avions le temps de créer une autre occasion. L’horloge continuait à tourner et nous devions continuer. Cette équipe n’abandonne jamais. »
Le mental d’acier des Lionesses : la recette d’une équipe de légende
Ce qui distingue véritablement cette équipe d’Angleterre, c’est sa résilience mentale exceptionnelle. Les statistiques racontent une histoire impressionnante : trois finales majeures consécutives (Euro 2022, Mondial 2023, Euro 2025), des remontées historiques et une capacité à renverser des situations apparemment désespérées.
Lucy Bronze, l’une des joueuses les plus expérimentées du groupe, a parfaitement résumé cette mentalité après la qualification pour la finale : « Atteindre trois finales majeures d’affilée et revenir en finale de l’Euro montre de quoi cette équipe est faite. Nous nous battons jusqu’au bout. Ce n’était probablement pas notre meilleure performance, mais cela montre la combativité et le talent que nous avons. »
- Trois finales majeures consécutives (2022, 2023, 2025)
- Deux remontées historiques en phase à élimination directe
- Record du but le plus tardif en temps réglementaire (Agyemang, 95:01)
- Record du but le plus tardif en prolongation (Kelly, 119e)
- Première équipe à se qualifier après avoir été menée de deux buts
Cette capacité à ne jamais abandonner évoque les grands principes de l’écriture scénaristique, où le héros doit surmonter des obstacles toujours plus importants avant de triompher. La succession d’épreuves a forgé un caractère collectif exceptionnel que peu d’équipes peuvent égaler.
Sarina Wiegman : la maestro derrière le miracle anglais
Au cœur de cette épopée se trouve Sarina Wiegman, la sélectionneuse néerlandaise devenue l’architecte des succès anglais. Son palmarès parle pour elle : cinq finales consécutives dans des tournois majeurs (Euro 2017 et Mondial 2019 avec les Pays-Bas, Euro 2022, Mondial 2023 et Euro 2025 avec l’Angleterre).
Son flair pour les changements décisifs s’est confirmé tout au long du tournoi. Ses remplaçantes ont systématiquement changé le cours des matchs, notamment Agyemang et Kelly lors des deux dernières rencontres. Cette capacité à lire le jeu et à adapter son scénario tactique en fonction des circonstances fait d’elle l’une des meilleures stratèges du football mondial.
Tournoi | Équipe dirigée | Résultat | Fait notable |
---|---|---|---|
Euro 2017 | Pays-Bas | Championne | Premier titre majeur des Néerlandaises |
Mondial 2019 | Pays-Bas | Finaliste | Défaite contre les États-Unis |
Euro 2022 | Angleterre | Championne | Premier titre majeur des Anglaises |
Mondial 2023 | Angleterre | Finaliste | Défaite contre l’Espagne |
Euro 2025 | Angleterre | Finaliste | Parcours miraculeux jusqu’en finale |
Sa philosophie est claire : « Le football est un jeu d’erreurs, mais ce qui compte c’est comment on réagit. » Cette approche a permis aux Lionesses de surmonter tous les obstacles sur leur chemin, même les plus insurmontables.
Vers une consécration finale : l’Espagne ou l’Allemagne en ligne de mire
Après ce parcours épique, l’Angleterre s’apprête à affronter soit l’Espagne, championne du monde en titre, soit l’Allemagne, finaliste de l’Euro 2022, pour le match ultime. Malgré les difficultés rencontrées, les Lionesses croient fermement en leurs chances de soulever le trophée à nouveau.
Ce parcours chaotique mais victorieux a forgé une confiance inébranlable au sein du groupe. L’habitude de jouer sous pression et de renverser des situations compromises pourrait s’avérer décisive dans une finale qui s’annonce très disputée. Le dernier acte de ce scénario reste à écrire, mais les Anglaises semblent désormais convaincues que rien ne peut les arrêter.
- Finale contre l’Espagne ou l’Allemagne
- Possibilité de conserver leur titre européen
- Avantage psychologique des situations de pression surmontées
- Confiance collective renforcée par les « miracles » précédents
- Expérience de deux finales majeures consécutives (2022, 2023)
Quelle que soit l’issue de cette finale, l’épopée des Lionesses à l’Euro 2025 restera dans les mémoires comme l’un des plus beaux exemples de persévérance et de résilience dans l’histoire du sport féminin. Un parcours qui fait écho aux meilleures techniques de narration cinématographique, où le suspense et les rebondissements tiennent le spectateur en haleine jusqu’au générique final.
L’héritage d’une équipe qui a redéfini les limites du possible
Au-delà du résultat final, cette équipe d’Angleterre a déjà marqué l’histoire en montrant qu’il ne faut jamais abandonner, même dans les situations les plus désespérées. Ce message résonne bien au-delà du terrain et inspire des millions de supporteurs à travers le monde.
La capacité des Lionesses à transformer l’adversité en force collective constitue peut-être leur plus bel héritage. Comme l’a dit Wiegman : « Cette équipe est tout simplement incroyable. Elles restent soudées. Elles font tout ce qui est nécessaire pour renverser un résultat comme nous l’avons fait. C’est tellement impressionnant et je suis vraiment fière de faire partie de cette équipe. »
Impact de ce parcours | Sur l’équipe | Sur le football féminin | Sur le public |
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Sportif | Confiance renforcée, expérience unique | Nouveau standard de résilience | Émotions et suspense inégalés |
Mental | Culture de la victoire malgré l’adversité | Exemple pour les futures générations | Leçon de persévérance pour tous |
Médiatique | Exposition internationale accrue | Couverture médiatique sans précédent | Attraction de nouveaux fans |
Historique | Trois finales majeures consécutives | Avancée pour la reconnaissance du sport féminin | Souvenir impérissable dans la culture populaire |
Quand les Lionesses fouleront la pelouse pour la finale, elles porteront avec elles l’assurance que rien n’est impossible et que les plus grands succès naissent souvent des défis les plus insurmontables. Le dernier chapitre de cette incroyable aventure est sur le point d’être écrit, et quelle que soit son issue, il restera gravé dans les annales du football.