C’était l’une des soirées les plus folles de l’histoire récente du football européen. Lors des quarts de finale retour de la Ligue des Nations, les fans ont assisté à un véritable festival offensif avec 21 buts inscrits sur l’ensemble des quatre rencontres. Trois prolongations, deux séances de tirs au but et pas moins de 131 tentatives de but : le dimanche 23 mars 2025 restera gravé dans les mémoires des amateurs de football. L’Espagne, la France, l’Allemagne et le Portugal ont composé un carré final de prestige au terme d’affrontements d’une intensité rare, confirmant que cette compétition a définitivement trouvé sa place dans le calendrier européen.
Les quatre géants européens au rendez-vous après une nuit de folie
Qui aurait pu prédire un tel scénario ? Alors que plusieurs équipes avaient pris une option lors des matchs aller, les rencontres retour ont été marquées par des renversements de situation spectaculaires. Ces affrontements resteront dans les annales pour leur intensité dramatique et la qualité du spectacle offert.
Le tableau final des résultats parle de lui-même :
| Confrontation | Score match retour | Score cumulé | Qualification |
|---|---|---|---|
| Portugal – Danemark | 3-1 (après prolongation) | 3-2 | Portugal |
| Allemagne – Italie | 3-3 | 5-4 | Allemagne |
| France – Croatie | 2-0 (5-4 aux tirs au but) | 2-2 | France |
| Espagne – Pays-Bas | 2-2 (4-2 aux tirs au but) | 4-4 | Espagne |
La phase finale de la compétition se déroulera en juin en Allemagne, avec des demi-finales réparties entre les villes de Stuttgart et Munich. De quoi prolonger encore l’excitation dans ce pays qui a déjà accueilli l’Euro 2024 il y a quelques mois.
Ronaldo et le Portugal : entre déception et rédemption
À 40 ans, Cristiano Ronaldo reste au cœur de toutes les attentions. Face au Danemark, la star portugaise a vécu une soirée contrastée qui résume parfaitement sa carrière : capable du meilleur comme du pire, mais toujours déterminant.
Le match avait pourtant mal commencé pour le quintuple Ballon d’Or. Après seulement cinq minutes de jeu, CR7 obtenait un penalty. L’occasion parfaite pour égaliser après la défaite 1-0 du match aller et répondre à Hojlund qui avait célébré son but avec un « siuuu » provocateur. Mais c’était sans compter sur Kasper Schmeichel :
- 32e penalty manqué en carrière pour Ronaldo
- Un tir trop tendre facilement arrêté par le gardien de Celtic
- La 172e réussite qui devra attendre
- Une tentative de déstabilisation avec une course d’élan saccadée qui n’a pas fonctionné
Heureusement pour le Portugal, cette déconvenue n’a pas empêché la qualification. Francisco Trincao a égalisé à la 85e minute avant que les Portugais ne prennent l’avantage définitif en prolongation avec deux buts supplémentaires. Une victoire 3-1 qui envoie la Seleção dans le dernier carré.
La remontada française et le miracle allemand
La soirée a également été marquée par deux scénarios incroyables pour les favoris français et allemands, mais de manières bien différentes.
Les Bleus renversent la Croatie dans un Stade de France en ébullition
Menés 2-0 après le match aller, les hommes de Didier Deschamps se devaient de réaliser un exploit pour se qualifier. Dans un Stade de France bouillant, la France a livré une prestation de haut vol, poussée par une foule enthousiaste qui a établi un record d’audience pour 2025.
Le tournant du match est venu des pieds de Michael Olise. L’ancien joueur de Crystal Palace, aujourd’hui au Bayern Munich, a débloqué la situation à la 52e minute d’un superbe coup franc de 25 mètres. Ce but a libéré les Bleus qui ont multiplié les occasions.
| Statistique | France | Croatie |
|---|---|---|
| Tirs | 24 | 9 |
| Tirs cadrés | 12 | 4 |
| Possession | 61% | 39% |
| Corners | 14 | 3 |
Après avoir frappé à la porte pendant longtemps, la récompense est venue à la 80e minute grâce à Ousmane Dembélé. Sur une passe décisive d’Olise, l’ailier français a conclu d’une frappe clinique, propulsant le match en prolongation. Un moment qui a fait exploser les 80 000 spectateurs présents.
Malgré une domination nette en prolongation, les Bleus n’ont pas réussi à éviter les tirs au but. C’est finalement Mike Maignan qui s’est mué en héros de la soirée en arrêtant deux tentatives croates, dont celle de Stanisic en mort subite. Dayot Upamecano a assuré la qualification avec le tir au but décisif.
Comme l’a déclaré Kylian Mbappé après la rencontre : « On s’est levés ce matin avec l’idée que ça pouvait être une grande soirée. Nous étions convaincus qu’on allait le faire, on avait besoin d’un match comme celui-là pour reconnecter avec nos supporters. »
L’Allemagne surclasse puis tremble face à l’Italie
Si la France a dû attendre le bout de la nuit pour valider son billet, l’Allemagne a vécu une soirée en montagnes russes. Après 45 minutes de jeu, la Mannschaft semblait avoir plié l’affaire avec trois buts en 15 minutes et un score cumulé de 5-1.
Le deuxième but allemand restera dans les mémoires comme l’un des moments les plus insolites de la compétition :
- Alors que Donnarumma protestait auprès de l’arbitre
- Joshua Kimmich a joué rapidement un corner
- Jamal Musiala a marqué dans le but vide
- Un but rendu possible grâce à la vigilance d’un jeune ramasseur de balles de 15 ans
« Nous avons eu un bref contact visuel. J’ai vu qu’il voulait le ballon et je le lui ai rapidement lancé. C’était ma première fois comme ramasseur de balles, » a expliqué Noel Urbaniack, devenu une célébrité instantanée. L’action a rappelé le célèbre corner joué rapidement par Trent Alexander-Arnold contre Barcelone en 2019.
La seconde période a cependant vu une Squadra Azzurra transfigurée. Moise Kean, fantomatique en première période avec seulement 7 touches de balle, a inscrit un doublé qui a relancé l’Italie. La tension est montée d’un cran quand les Italiens ont cru obtenir un penalty à 15 minutes de la fin, finalement annulé après intervention de la VAR.
Malgré un troisième but italien sur penalty dans le temps additionnel, l’Allemagne s’est qualifiée avec le score cumulé de 5-4. Kimmich, auteur d’une prestation remarquable, n’a pas hésité à qualifier la première mi-temps de son équipe comme « très, très sexy à regarder ».
Espagne-Pays-Bas : le choc des styles se décide aux tirs au but
Le duel entre l’Espagne et les Pays-Bas a tenu toutes ses promesses avec un spectacle permanent et des rebondissements jusqu’au bout de la nuit. Après le 2-2 du match aller, les deux équipes ont livré une nouvelle bataille offensive qui s’est soldée par le même score.
Le prodige Yamal encore décisif pour la Roja
À seulement 17 ans, Lamine Yamal confirme match après match qu’il est l’un des joueurs les plus excitants de sa génération. Le jeune prodige espagnol a encore frappé lors de cette rencontre, inscrivant un but splendide en prolongation.
L’attaquant barcelonais a marqué les esprits avec :
- Un but d’anthologie à la 103e minute
- Une frappe enroulée imparable dans la lucarne
- Une célébration passionnée devant les supporters espagnols
- Une maturité impressionnante pour son âge
Cependant, la résilience néerlandaise s’est encore manifestée lorsque Xavi Simons a égalisé seulement six minutes plus tard. C’était la troisième fois de la soirée que les Oranje revenaient au score, démontrant une force mentale exceptionnelle.
La séance de tirs au but a finalement tourné à l’avantage des champions d’Europe en titre. Après les échecs de Noa Lang et de Yamal lui-même, c’est le gardien Unai Simon qui a pris les choses en main en arrêtant la tentative de Donyell Malen. Pedri a ensuite transformé le tir décisif, qualifiant l’Espagne pour le dernier carré.
| Tireur | Équipe | Résultat |
|---|---|---|
| Noa Lang | Pays-Bas | Raté |
| Lamine Yamal | Espagne | Raté |
| Donyell Malen | Pays-Bas | Arrêt du gardien |
| Pedri | Espagne | Réussi (décisif) |
Ronald Koeman, sélectionneur des Pays-Bas, a résumé la frustration de son équipe après l’élimination : « Je pense que les deux équipes méritaient de se qualifier, mais c’est impossible. C’est en partie la chance qui a décidé que l’Espagne l’emporte. »
Cette défaite s’ajoute à la longue liste d’échecs néerlandais dans les séances de tirs au but, un véritable traumatisme national.
Un « Final Four » de prestige en perspective
Avec la qualification de l’Espagne, de la France, de l’Allemagne et du Portugal, la Ligue des Nations s’offre un plateau royal pour sa phase finale prévue en juin prochain. Les demi-finales, programmées à Stuttgart et Munich, promettent d’être spectaculaires.
Les forces en présence pour le tournoi final
Ce carré d’as représente ce qui se fait de mieux dans le football européen actuel, avec quatre sélections aux styles de jeu bien distincts mais toutes capables de produire un football séduisant.
| Équipe | Points forts | Star | Dernier trophée majeur |
|---|---|---|---|
| Espagne | Possession, technique, jeunesse | Lamine Yamal | Euro 2024 |
| France | Puissance, vitesse, expérience | Kylian Mbappé | Ligue des Nations 2021 |
| Allemagne | Organisation, efficacité, collectif | Jamal Musiala | Coupe du Monde 2014 |
| Portugal | Créativité, talent individuel, résilience | Cristiano Ronaldo | Ligue des Nations 2019 |
Ce plateau prestigieux démontre que la Ligue des Nations a définitivement trouvé sa place dans le calendrier du football international. Créée pour remplacer les matchs amicaux jugés peu attrayants, la compétition s’est imposée comme un tournoi majeur capable de générer des rencontres passionnantes.
La réussite populaire de la compétition se confirme également par l’engouement du public. Les stades étaient pleins pour ces quarts de finale, et les audiences télévisées sont au rendez-vous. La soirée de dimanche, avec ses multiples rebondissements, confirme que la formule à élimination directe apporte une dramaturgie bienvenue.
Les demi-finales et la finale, prévues du 4 au 8 juin en Allemagne, s’annoncent comme l’un des temps forts du calendrier footballistique de 2025, alors que les qualifications pour la Coupe du Monde 2026 battent également leur plein.
L’impact de cette soirée mémorable sur l’avenir de la compétition
Cette journée épique de football pourrait bien marquer un tournant dans la perception de la Ligue des Nations. Longtemps considérée comme une compétition secondaire, elle prouve qu’elle peut offrir des moments d’émotion comparables à ceux d’un Championnat d’Europe ou d’une Coupe du monde.
- Intensité dramatique avec 3 prolongations sur 4 matchs
- Qualité technique illustrée par les 21 buts marqués
- Engagement physique malgré un calendrier chargé
- Spectacle garanti avec 131 tirs tentés sur l’ensemble des rencontres
L’UEFA peut se féliciter d’avoir créé une compétition qui génère autant d’intérêt et de passion. Les rencontres de dimanche soir ont prouvé que la formule actuelle fonctionne à merveille, avec des équipes qui jouent pour gagner et des scénarios imprévisibles.
Pour les footballeurs comme pour les supporters, ce format condensé offre une alternative rafraîchissante aux longues phases de qualification traditionnelles. La soirée de dimanche restera comme l’une des plus mémorables de l’histoire de la compétition, peut-être même du football européen récent.
Rendez-vous en juin pour savoir quelle équipe succédera à l’Espagne, tenante du titre. Une chose est sûre : après les émotions vécues lors de ces quarts de finale, les attentes seront immenses pour le « Final Four » allemand.
